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On ne demande qu'à en rigoler !
27 août 2012

"Un cycliste belge suspendu des Jeux Olympiques pour ivresse" (Dimid - [2] - Note : 91/100)

Un avocat, robe bleu blanc rouge, est assis à un bureau, entouré de tas de papier. Un jeune homme en tenue de cycliste, de gros pansements sur les oreilles et des traces noirâtres sur le visage, arrive, sirotant une canette de bière. L’avocat le regarde interloqué puis prend la parole:
« Bonjour. Asseyez-vous, je vous en prie. Monsieur Gigue..Guise…Grise…
- Gijs. Gijs Van Hoecke.
- Voilà, oui.
Le jeune homme s’assoit et avale une gorgée. L’avocat reprend:
- Bon, comme vous le savez sûrement je suis votre avocat commis d’office.
- Non.
- Quoi non?
- Idéfix c’est pas mon avocat.
- Je vous demande pardon?
- Vous avez dit « mon avocat comme Idéfix ».
- Commis d’office!
- Ah, excusez-moi. C’est avec ces trucs aux oreilles, j’entends pas très bien.
- Tiens, qu’est-ce que vous vous êtes fait aux oreilles d’ailleurs?
- Ben c’est pour l’histoire des JO, là. On m’a suspendu.
- Quel rapport avec vos oreilles?
- Ben, c’est par là qu’on m’a…(il fait des gestes vers le haut avec ses mains)
- Non mais attendez une suspension en vélo c’est pas ça….
- Ah mais je sais bien, mais quand je leur ai dit ça ils m’ont collé une autre suspension sur la tête.
- Ah bon?
- Oui. De voiture.»

Un léger silence passe, et l’ange avec. Le comme Idéfix reprend:
« Bon…Je vais tâcher de parler fort alors. Ça va, ça fait pas trop mal?
- Oh non, on m’a vite décroché. Vous savez l’humour belge c’est  comme le gouvernement, ça dure pas longtemps.
- Et c’est toujours aussi fin, l’humour belge?
- Oui, surtout au début. C’est vrai qu’on m’a dit que vous étiez français, vous. J’ai pas bien compris pourquoi, d’ailleurs.
- Ben paraît qu’en Belgique vous trouvez plus d’avocats commis d’office.
- C’est vrai que ça manque de mecs en robe, en ce moment. C’est dommage, j’aime bien ça, les mecs en robe, si vous voyez ce que je veux dire.
- Ouais, je crois que je préfère pas voir en fait, dit l’avocat en s’emparant d’un geste sec d’un document qu’il pose devant lui.  Alors allons-y,  vous êtes jugé pour « atteinte à l’honneur de la…(il pouffe)…de la nation belge » , achève t-il sur un ton incrédule
- Quoi.....c’est nation belge qui vous fait rire? Attention hein, vous savez la Belgique c’est un vrai pays, une vieille dame…une nation quoi.
- Ah ça oui, une damnation, je veux bien vous croire (l’avocat pouffe à nouveau, le jeune homme hausse les sourcils).Pardon, passons. Alors « atteinte à l’honneur de la nation belge (il toussote) pour
avoir... » houla.
- Pour avoir houla? J’ai fait ça, moi?
- Non mais regardez il y a une erreur sur le document, c’est marqué « pour avoir trop peu picolé pendant les JO ».
- Ah non non, c’est bien ça.
- Je comprends pas, vous avez pas été suspendu des JO pour ivresse?
- Officiellement, si. Officieusement c’est “pour ivresse trop faible”
- Je comprends pas...on vous reproche de ne pas boire assez?
- Ah ben oui, nos entraîneurs nous contrôlent à la sortie des épreuves, pour être sûr qu’on est bien au-dessus de 0,5 gramme par litre.. Sinon, hop, suspension. C’est pour ça, on s’entretient, ajoute t-il en montrant sa canette.
- Mais attendez tous les autres ils picolent aussi?
- Les belges, oui.
- Et les autres non?
- Non, les autres ils prennent autre chose, mais nous on peut pas se permettre. C’est trop dangereux.
- Oui, c’est vrai, les cancers, les maladies fulgurantes…
- Non, ça ça nous dérange pas plus que ça...plus c’est fulgurant moins on paie les malades hein.
- Quoi alors?
- Ben mettons qu’on commence à se doper et qu’on gagne...
Il ajoute, devant le regard peu convaincu de l’avocat:
- Non mais avec deux faux départs, trois chutes et une invasion de sauterelles ça peut toujours arriver. Eh ben on supportera pas, ça ,c’est encore un coup à faire sauter le gouvernement, les gens vont se sentir agressés dans leurs habitudes.
- Mouais, ça se tient. Bon, je continue parce qu’après je dois aller en Birmanie défendre un client.
- En Birmanie carrément?
- Ah oui là bas le gouvernement paie des fortunes pour trouver des avocats qui fassent perdre leurs clients. Et puis en France on préfère juger les affaires à l’étranger que les nôtres, hein. Bref, allons-y « encourt une penne… » ben tiens, y a une faute d’orthographe maintenant! Regardez ça, ils écrivent peine p, e deux n et e.
- Ben oui. Une penne. Vous savez, les pâtes, là…
- Vous encourez des pâtes?
- Ah non pas des pâtes. Une pâte, répond le jeune homme en appuyant sur le ‘une’.
- Donc si vous perdez le procès on vous filera une pâte.
- Voilà.
- D’accord…et sinon ça en est où le taux de criminalité en Belgique?
- Ah non mais ils disent pas où ils vont me la filer, la pâte. Ça pourrait bien être dans mon (il fait des gestes vers son arrière-train)…enfin, voyez quoi.
- En effet, si c’est ça, ça doit humilier….
- D’ailleurs c’est pour ça qu’on trouve pas d’avocat commis d’office en fait, c’est la même punition pour l’avocat dont le client est condamné.
- Ouais…en attendant je vois vraiment pas comment je vais pouvoir me motiver pour vous défendre contre ça.
- C’est sûr. En plus, si je gagne, c’est penne perdue!, fait le jeune homme dans un rire exagéré.
- C’est belge, ça aussi, comme humour?
- Ah non le jeu de mots c’est francophone. Enfin, quand je dis francophone… Il s’interrompt.
- Oui?, s’enquiert l’avocat.
- Je parle pas du téléphone de Franco, hein, bien de la langue française.
- Non mais ça j’avais compris, merci. Bon je finis: « encourt une penne de huit centimètres de long et trois de large, bien chaude… » . Ah non je peux pas lire ça, désolé.
- Ça vous excite pas vous?, demande le jeune cycliste d’un ton soudain très sensuel en regardant fixement l’avocat et en se lavant.
- Eh oh non mais ça va pas?
- Si, depuis qu’on est ensemble je me sens apaisé, continue le jeune homme sur le même ton.
-Mais on nage en pleine féérie là!
- Ça vaut mieux que nager sous un ferry, non?, dit le jeune homme en se rapprochant.
- C’est une blague, c’est surprise sur prise ou quoi?
- Oui, je suis sur prise, exactement, électrifié comme un stade olympique… continue le cycliste. Il se rapproche de plus en plus, l’avocat recule apeuré…

Soudain, trois hommes en costume-cravate font irruption dans la pièce. Le plus moustachu des trois dit:
- Merci, Gijs, c’était parfait. Tu as un prénom pourri mais tu as très bien joué. Comme convenu on lève ta suspension.
- Merci monsieur, répond le jeune cycliste en s’écartant de l’avocat terrorisé.
- Mais c’est quoi cette plaisanterie?, fait l’avocat d’un ton terrorisé, ce qui est tout à fait raccord avec la phrase précédente.
- Rassurez-vous, une petite expérience, rien de plus, rien ne sera télévisé, répond l’officiel.
- Parce que c’était filmé en plus?
- Oui mais les seuls à voir ça seront des officiels du gouvernement belge, pour être discrets vous pouvez compter sur eux.
- Et c’est quoi cette expérience?, demande sèchement l’avocat avec un regard mauvais vers le cycliste goguenard.
- On est en train de tester la capacité de gobage d’histoires par les étrangers, répond le moustachu. Gijs vous raconte n’importe quoi depuis le début. Visiblement vous gobez tout, c’est bon à savoir.
- Mais quel est le but?
- Ben les français arrêtent pas de se foutre de notre gueule. Alors en 2016, hop, nos athlètes raconteront des histoires aux vôtres, apparemment ça les déconcentrera, et hop, vous serez ridicules. Comme ça, hop vous arrêterez peut-être de faire les malins au conseil Européen.
- Juste comme ça vous voulez pas arrêter de dire hop? Et donc c’est politique votre truc?
- Non non, rassurez-vous, rien de si sérieux, on en a juste ras le bol de vos blagues pourries. Vous savez, en Belgique, la politique...
- Ouais, et maintenant que je suis au courant, comment vous allez m’empêcher de vendre la mèche?
- Ça c‘est le travail de Gijs. Il va vous montrer ce qu’on peut faire avec une penne.
- Oui. Tu es au courant et je suis électrisé, alors on va l’allumer, la mèche, au lieu de la vendre » , fait le jeune homme en reprenant son ton doux.
L’avocat part en courant, tenant sa robe de ses mains, suivi de près par le jeune cycliste. Les trois officiels restent là. Le moins moustachu des trois, un chauve imberbe, sort son portable:
« Monsieur le premier ministre? Oui, la France c’est bon, on peut y aller…Plan de guerre
“ Endormissement par histoires débiles”  lancé…euh, par contre, juste une chose: ça fait pas un poil long, comme nom de plan?…comment?…ah, “plan César”, parce qu‘on est les plus braves?…Mais c’était pas déjà le nom du plan qui a foiré pour empoisonner les salades en Europe, ça?…comment?…que j’aille me faire foutre?…très bien… »
Les deux autres officiels partent. Le troisième s’apprête à les suivre mais fait volte-face et ressort son portable:
«  Oui, monsieur le premier ministre, c’est moi…non mais juste une question…je vais me faire foutre avec ou sans penne? »

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