"Des policiers sauvent une poupée gonflable de la noyade" (Lolifan - [1] - Note : 53/80)

Générique d’un journal télévisé.

Apparaît la présentatrice, une poupée. Gonflable, attention.

Bonjour Messieurs, mesdames -ou bonsoir, j’ignore à quelle heure vous regardez ce journal. Bon, en théorie, c’est une édition du soir, donc normalement, je devrais dire bonsoir... Mais avec internet, il se peut qu’il soit 4h du matin chez vous... Nan, mais restons sur bonsoir, c’est plus simple...

Nous sommes encore dans une ambiance d’allégresse due aux Jeux Olympiques Britanniques, et pourtant, des évènements dramatiques surviennent de nouveau dans notre beau pays francophone et démocratique et qui est une république et... Hic. Désolé un peu trop de -ique à la fin de mes mots. Je disais donc que de malheureux accidents reviennent DÉJÀ dans notre beau pays. Notre beau pays. En fait, cette phrase de 3 mots, c’était juste pour confirmer l’expression bien connue ; jamais 2 sans 3. Notre pays, c’est la France, hein ! Ce n’est pas parce que les JO étaient à Londres que ça doit toujours se passer à Londres ou en Angleterre ! Moi, je dis non ! Bref... Passons tout de suite aux titres et vous verrez ensuite le reportage sur... bah, vous verrez bien sur quoi porte le plus passionnant reportage de ce journal ! Les titres !

Aujourd’hui, encore quelques médailles d’or pour la France. Ensuite, les caprices de la météo ; une nouvelle tempête se préparerait-elle ? Nous touchera t-elle ? Une usine de l’Eure-et-Loire sur le point de fermer vient d’être rachetée. Et enfin l’incroyable aventure d’une poupée gonflable.

Bien entendu, vu le manque d’importance des autres nouvelles, parlons tout de suite cet incroyable accident qu’a vécu une poupée ce matin sur les bords de la Seine.

Il était environ 4 h du matin... Dites donc, il s’en passe des choses à 4h du matin ! il y en a qui regarde des éditions du soir sur internet... Mais ce n’est pas ce qui nous intéresse. Nous, ce qui nous intéresse, c’est, ce que vous avez sûrement compris, l’accident dont une poupée a été la malheureuse victime. Mais attention, pas une poupée Barbie ! Elles sont trop vulgaires et ne mériteraient pas une telle attention. Non, nous parlons aujourd’hui d’une vraie poupée, une poupée gonflable ! Et là, je suis sure que vous vous posez tous la même question : mais qu’a t-il pu arriver à une poupée gonflable à 4 h du matin ? Eh bien, a 4 h du matin, rien ! Non, a 4 h du matin, elle a juste fait ce qu’elle fait tous les jours à 4 h du matin. Elle se faisait son petit déjeuner. Un grand verre d’eau, un moyen bol de chocolat au lait, et un petit bol de jus d’orange. Pas de pâte à tartiner chocolatée que ces Hommes ingurgitent à pleines cuillères. Un petit-déjeuner très équilibré. Et par “équilibré”, je ne dis pas que c’est sur une balance et qu’elle pèse ses boissons, non c’est équilibré par rapport aux Valeurs Energétiques Valables pour une Poupée Gonflable Adulte.

A 4h30, notre poupée sort pour son travail. A ce moment, elle se trouve à plus d’1km de tout point d’eau. Les rues sont désertes. Minutes après minutes, elle se rapprochait de son lieu de travail, vers des péniches. A 5h, elle y arrive enfin. Les quais sont aussi déserts que les rues précédemment citées l’étaient. Notre poupée, qu’on va nommer Dolly, non pas parce qu’elle a été clonée mais parce qu’elle aime l’histoire de cette brebis clonée.

Donc, Dolly-qui-n’est-pas-une-brebis était au bord de l’eau. Cette jeune poupée rêvait de vivre des aventures comme vivaient ses ennemies, les Barbies. Elle se demandait pourquoi des poupées aussi écervelées vivaient des évènements aussi fantastique qu’avoir de la magie, parler avec des dauphins, respirer sous l’eau, et elles, les poupées gonflables n’ont jamais vécu la moindre histoire passionnante... Et là, elle se dit : “Oui, si on ne vit pas d’aventures fantastiques, c’est peut-être parce qu’on ne voit pas l’impossible alors qu’il est là... ça veut dire qu’il y a des dauphins et des sirènes dans cette eau.” Et là, elle plonge... Evidemment, il n’y avait ni dauphins parlants, ni sirènes aux chants merveilleux dans l’eau. A la limite, il y avait des détritus en tous genre, peut-être même des poissons et des algues morts et, dans le champ des possibilités, des humains morts... Sauf que Dolly ne savait pas nager. J’ai envie de dire “pas de chance !”... Mais elle s’en est sorti, donc je peux pas le dire... Enfin, elle s’en est sortie, elle s’en est sortie, elle EN A été sortie, oui !

Son plongeon, un homme sans jambes l’avait vu... Là, je sais ce que vous vous dîtes : “Oui, mais les quais étaient déserts, comment il peut l’avoir vu ?” Et là, je vous répondrai que l’homme se tenait chez lui ! Enfin, se tenait... Il s’était levé à 4 h du matin (Encore ! Ils n’arrêtent pas à cette heure-là !) et avait mis tout ce temps pour se préparer son petit-déjeuner ! Eh bien oui, il faut tout ce temps à un amputé des deux jambes pour se préparer son petit-déjeuner ! Bref. Du coup, sur son fauteuil roulant, en voyant qu’elle ne remontait pas, il prend son téléphone, et il appelle la police. Du coup, voilà, ils arrivent, ils la sauvent, et tout le monde est content. Sauf moi, parce que ça m’enlève un super sujet sur lequel je pourrais passer des heures à vous expliquer en quoi ce n’est pas un accident, mais un meurtre ! OUI ! Un meurtre ! Commis par ces abominables Barbies, ces SALO**, P*** (NDLR :La Rochelle ! Ah non, c’est pas ça !)...Shlack.

Ecran noir sur lequel déroule ces quelques phrases :

Nous interrompons ce programme et nous excusons du dérangement occasionné, la présentatrice a eu une crise de démence qui est la cause de ces insultes et de ces discriminations envers nos concitoyennes Barbies. Nous nous excusons auprès d’elles et prions tous nos téléspectateurs de changer de chaîne s’ils veulent les informations de la journée.